Henri Cauderlier et Francis De La Haye, 1914-1915

Tout commence lors d’un déménagement durant lequel avec mon père Alain, nous avons retrouvé un chronologie décrivant les déplacements d’Henri Cauderlier, mon arrière-arrière-grand-père, durant la 1ere Guerre Mondiale. Je n’avais jamais entendu parler des Poilus de la famille. Alain ayant trouvé de plus de nombreuses cartes postales de l’époque à Bayeux, je vis là une source incroyable d’histoires à découvrir. Les recherches commencèrent donc quelques semaines plus tard.

En plus des cartes postales, nous trouvons les matricules de nos protagonistes Henri et Francis, mais aussi celui du petit frère de ce dernier Louis.

Première carte du 9 avril 1915
au cours du voyage

A la mobilisation générale le 1er août 1914, Henri Cauderlier a 40 ans, il est marié à Marthe De La Haye (Mamie de Bayeux) et a 3 enfants : André 6 ans et demi, Henriette 5 ans et Denise 2 ans.
Francis De La Haye, frère ainé de Marthe a 35 ans, lui aussi marié à Maria née Raux et il ont 2 garçons : Roger 8ans et demi et Raymond 3ans.

Francis et Henri, beaux-frères, se retrouvent non seulement dans le même régiment : le 3e d’Artillerie à pied (RAP), mais de plus sur la même batterie : la 3e Batterie Territoriale.

seconde carte du 9 avril 1915
une fois arrivé

Francis arrive le premier à Cherbourg le 3 août rejoint par Henri le 6.

Travaux à Cherbourg à définir. Photo du régiment

Joseph De La Haye qui disparait à la guerre fin 1914.

Après quelques mois calmes passés à Cherbourg, Henri et Francis sont envoyés dans la Somme le 9 avril 1915. Déjà dans le train, Henri a un instinct affuté, il sait que ce sera pour des travaux.

Ils se déplacent très régulièrement de village en village (Framerville, Cayeux-en-Santerre, Rozières, Harbonnières, Bray, Etinehem, Montfaucon) et dorment dans les fermes locales. La vie est plus confortable que sur le front, ils dorment dans la paille.

Le 13 avril, un avion survole nos héros. C’est un Taube (colombe en allemand), premier avion militaire allemand produit en série. En représailles, la batterie de 75 lui tire dessus.

Ils sont tout de même sous le feu de l’artillerie ennemie, même si celle-ci est apparemment faible (carte 14/04/15 1)

Historique du 3e RAP :

En 1915. les quelques batteries d’activé et de réserve restées dans les camps d’instruction, ne tardèrent pas à être envoyées au front. Il ne resta plus dans les places fortes que les unités territoriales.

Pendant que quelques unités désarmèrent les batteries et expédièrent les pièces au front, les autres furent successivement employées comme batteries de travailleurs et, par la suite, affectées à des positions de tir.

Dans la Somme, les batteries territoriales de Cherbourg (2e, 3e, 4e et 5e) construisent des boyaux, des tranchées, des abris, des rideaux de fil de fer, et plus tard seront envoyées à Belfort et en Alsace.

Les souvenirs de Charles Lagouche exposés à Clermont-Ferrand

Notre article relatant l’implication pendant plus de 35 ans de l’oncle Charles Lagouche au ravitaillement du Tour de France nous a mis en contact avec Eric Caron, qui travaille à la réalisation d’un Musée de Valorisation du Patrimoine Cycliste.

Un avant-goût de ce que l’on pourra découvrir dans ce musée était présenté à l’Hôtel Campanile de Clermont-Ferrand/Le Brezet en juillet dans le cadre d’une exposition “Tour, Retour et Détours”.

Si les plus fervents supporters des cyclistes étaient séduits par la collection des maillots distinctifs accrochés aux murs, les Clermontois de souche pouvaient retrouver les coupures de journaux relatant les étapes courues depuis un siècle dans le Puy de Dôme.

Les enfants que nous sommes tous restés s’émerveillaient devant la reconstitution en modèle réduit de la course et plus encore de la caravane.

Mais pour nous bien sûr c’est la vitrine aux souvenirs du ravitaillement qui était centrale.

Et ainsi pour nous aussi les objets avec lesquels nous avons joué enfants sont devenus des pièces de musée.

Dessine moi un arbre

Voir l’arbre généalogique dessiné est souvent la meilleure façon de mémoriser l’organisation des familles.

Heureusement nous avons des outils en ligne qui le font très bien.

Moi j’utilise surtout Geneanet.

Les personnages dont je parle sur ce site sont donc souvent présents sur mon arbre consultable gratuitement à l’adresse :

https://gw.geneanet.org/alaincauderlier?lang=fr&n=cauderlier&oc=0&p=alain+andre+jean&type=tree

Bonne grimpette dans les branches.

Photos de groupe au mariage de Jean Malfille et Lucienne Le Bastard

La découverte de vieilles photos de famille me console un peu de la douloureuse charge de devoir vider les lieux où ont vécu mes parents.

Cette paire de photos du mariage de Jean Malfille et Lucienne Le Bastard va nous faire découvrir des visages de cousins du côté Lagouche dont je ne connaissais que les noms de famille.

Mariage de Jean Malfille et Lucienne Le Bastard, Cherbourg le 2 août 1921

Dès l’abord on est immédiatement séduit par les toilettes, les costumes et les chapeaux.

Puis on voit que les plus âgés sont fiers et les jeunes sont sérieux à l’exception du gamin coquin qui s’est caché en haut à droite.

C’est que le photographe -que nous allons bientôt identifier- vient de dire “ne bougez plus”.

A en juger par les tenues vestimentaires il ne fait pas bien chaud en ce début août 1921, et si l’on considère que certains personnages de la photographie sont flous et que les ombres sont peu marquées on peut même augurer qu’il ne fait pas très lumineux non plus ce jour là nécessitant un temps de pose plus long.

Très vite l’oeil cherche quelqu’un de connu et j’ai ainsi pu reconnaitre ma grand-mère Suzanne Lagouche (2ème rang à gauche avec un chapeau clair), sa mère Marie-Louise Lagouche née Bouthreuil (en haut légèrement à droite et légèrement floue aussi) et sa jeune soeur Madeleine (tout en haut à droite).

Mais notre chance cette fois c’est d’avoir une seconde photo

Mariage de Jean Malfille et Lucienne Le Bastard, photo annotée

Cette photo ci est ratée notamment parce que la mariée est floue, ainsi que la petite fille d’honneur.

Mais de plus elle présente des lignes courbes qui indiquent clairement qu’il s’agit d’une photo sur plaque de verre et que le verre s’est cassé !

A y regarder de plus près, il y a 2 changements majeurs entre ces 2 clichés :

  • la dame assise en bas complètement à gauche sur la première photo a échangé sa place avec la dame du milieu complètement à droite. On peut penser que c’est pour que la dame la plus âgée puisse s’asseoir. (ou alors c’est pour que le Monsieur 8 ait une cavalière de son âge !)
  • le monsieur flou en haut au milieu de la première photo a disparu et le personnage numéroté 8 est apparu sur la seconde photo.

Comme souvent lorsque, sur deux photos presque identiques, une personne est remplacée par une autre, la raison en est qu’il s’agit des deux photographes successifs.

Et effectivement on reconnait facilement que notre numéro 8 n’est autre de l’oncle Charles Lagouche, cousin germain de la mariée et photographe aguerri (au sens propre au cours du conflit 14-18). La première photo serait donc son oeuvre.

Du coup son remplaçant qui a pris la seconde photo est sûrement son jeune frère Marcel Lagouche qui est un peu flou sur la première photo. Comme il n’apparaît pas sur la seconde photo, il n’est pas nommé dans la liste qui figure au verso de celle-ci :

Et il est fort possible que ce soit précisément Marcel Lagouche qui ait commenté sa propre photo car cela expliquerait la grande familiarité dans les prénoms de ses frères et soeurs respectivement notés Suz, Mad et Ch. alors que les autres ont des prénoms entiers ou le plus souvent pas de prénom du tout, hélas.

On trouve donc sur ces photos :

Les mariés

Jules Jean Malfille
et Lucienne Le Bastard
à leur mariage
le 2 août 1921
à Cherbourg

Jules Jean Malfille né le 15 août 1897 à Fontenay-sous-Bois (Val-De-Marne)
et
Lucienne Marie Joséphine Le Bastard née le 9 mai 1897 à Cherbourg (Manche).

L’acte de mariage est probablement accessible aux archives de la Manche à St Lô, mais il n’est actuellement pas encore numérisé.

Pour le moment, seule la table décadaire est disponible en ligne.

Elle nous informe que c’est le 2 août 1921 à Cherbourg qu’a eu lieu ce mariage.

Les parents Malfille : Camille Jacques et Joséphine Angèle née Guyot

Camille Malfille et Joséphine née Guyot ainsi que leur petite fille.
Dossier matricule militaire
du marié Jules Jean Malfille

En l’absence de l’acte de mariage on retrouve aisément l’identité des parents du marié, notamment grâce à son dossier matricule militaire.

Au passage on apprend que le marié a combattu lors de la Première Guerre mondiale, du moins à partir de 1917 car il n’avait pas 18 ans en 1914.

Ses parents sont donc Camille Jacques Malfille et Joséphine Angèle née Guyot.

Ces deux là se sont mariés dans la Meuse à Etain le 17 juin 1893. L’acte de leur mariage est numérisé, bien complet et lisible.

Le voici :

Acte du mariage des parents du marié, Camille Malfille et Joséphine née Guyot

Dans cet acte du mariage des parents du marié il y a tout ce dont peut rêver un généalogiste. Nous retiendrons que le père du marié était employé de commerce lors de son propre mariage en 1893 ainsi que son propre père Jacques Malfille. Sa mère était déjà décédée en 1893 et s’appelait Marguerite Laure Chauve.

Camille Jacques Malfille et Joséphine Angèle née Guyot

Du côté de Madame, la mère du marié, née Joséphine Angèle Guyot nous apprenons qu’elle est la fille de François Jules Guyot, Juge de Paix du canton d’Etain (Meuse) et de Augustine Laure Cailleteau.

Bon, c’est aussi là, que quelques années plus tard, ils se sont éteints, à Etain !

Les parents Le Bastard et Charlotte Le Bastard

Gustave Le Bastard et Victoria née Lagouche

Les parents de Lucienne Le Bastard, la mariée, sont Gustave Jean-Baptiste Le Bastard et son épouse Victoria née Lagouche.

Aïe ! On dirait que Victoria a un petit bobo à l’index de la main droite, non ?!

Leur propre mariage a été célébré le 15 janvier 1895 à Valogne et l’acte comprend pas moins de 3 pages hors les nombreuses annexes. Parmi elles on trouve notamment une dispense de parenté émise par décret du Président de la République !

Rien que ça ! L’avait rien d’autre à faire Jean Casimir-Périer le 3 décembre 1894 ?

Extrait de l’acte de mariage de Gustave Le Bastard et Victoria Lagouche

C’est que nous avons aussi comme pièce annexe citée ci-dessus l’acte de décès de la première épouse de Gustave qui n’est autre que la soeur ainée de Victoria qui s’appelait Augustine Lagouche.

C’est donc parce que sa seconde épouse Victoria Lagouche était la jeune soeur de sa première épouse Augustine Lagouche que Gustave Le Bastard a dû demander une dispense de parenté alors qu’il n’y avait pourtant aucune consanguinité entre eux.

Sur la seconde photo, Gustave a mis chapeau bas (devant tant d’intérêt de notre part) et Victoria a caché sa main droite sous sa main gauche pour qu’on ne voit plus son bobo.

Charlotte Le Bastard
Charlotte Le Bastard

Gustave Jean Baptiste Le Bastard, était un vrai Cherbourgeois. Il y est né le 29 novembre 1861, fils unique de François Auguste Pierre Le Bastard, boulanger à Cherbourg mort en 1862 avant même que son fils Gustave ne souffle sa première bougie.

Gustave, fera une carrière juridique comme huissier audiencier à Cherbourg puis comme huissier honoraire et Greffier de la Justice de Paix de Beaumont-Hague. Il quittera ce monde à Cherbourg le 5 avril 1939.

De son premier mariage avec Augustine Lagouche, Gustave aura une fille Charlotte Le Bastard, née le 2 novembre 1890 à Cherbourg, qui ne se mariera pas mais enseignera le violoncelle peut-être bien jusqu’à sa mort le 21 juin 1976 à Cherbourg. Elle a donc 31 ans sur cette photo lors de ce mariage qui est celui de sa demi-soeur. ( qui se trouve être aussi accessoirement sa cousine ! ).

Gustave et Augustine auront aussi un fils, né un an après Charlotte en 1891 et prénommé Robert mais qui ne vivra que 20 jours.

La petite Charlotte n’a que 2 ans et demi lorsqu’elle perd sa maman Augustine, décédée le 13 juin 1893 à Cherbourg.

On comprend que, comme c’était presque une coutume à cette époque, la cadette de la jeune maman défunte se trouve appelée à la remplacer.

Mais si Augustine Lagouche avait 31 ans lors de son mariage avec Gustave Le Bastard le 15 octobre 1889, sa cadette Victoria n’en a que 19 lors du sien le 15 janvier 1895. C’est que les deux soeurs avaient 16 ans d’écart !

Pour autant je ne trouve pas que l’écart d’âge entre Gustave et Victoria (14 ans) soit évident sur ces photos.

Gustave et Victoria n’auront qu’une fille, notre mariée Lucienne Le Bastard.

André Malfille, frère du marié, sa femme et sa fille

André Malfille et Madame née Berthe Lefeuvre

Le marié a un frère ainé que l’on appelle André semble-t-il quoique son état civil soit Jean André Malfille.

Il est né à Paris le 26 juin 1894 et a donc 3 ans de plus que le marié.

Il me semble bien qu’il ont le même coiffeur !

André Malfille est déjà marié ce 2 août 1921.

En effet il a épousé Berthe Germaine née Lefeuvre le 22 juillet 1919 à Fontenay sous Bois (Val de Marne).

Ensemble ils ont eu l’adorable petite fille d’honneur de ce mariage qui s’appelle Denise Andrée Marie Malfille.

La petite Denise est née le 23 mai 1920 à Paris 14ème.

Denise Andrée Marie Malfille

C’est également dans le 14ème arrondissement de Paris que vivait le couple de ses parents et en dernier au numéro 55 du Boulevard Reuilly.

Je ne connait pas de descendance à la petite Denise Malfille.

Elle a vécu 82 ans et a quitté ce monde le 16 août 2002 à Villiers Saint-Denis dans l’Aisnes.

Les cousins Lagouche de la mariée

Marie-Louise Lagouche née Bouthreuil

Evidemment, là, je suis plus à l’aise pour les reconnaitre et en parler puisqu’on trouve ici mon arrière grand-mère Marie-Louise Lagouche née Bouthreuil et ses quatre enfants.

Fratrie Lagouche le 1er janvier 1921

Il semble bien que les deux jeunes-filles ont les même robes sans doute faites par elles-même comme de coutume à l’époque.

Déjà au premier janvier de cette même année nous avions vus que Suzanne et Madeleine portaient des toilettes identiques.

Suzanne Lagouche
Madeleine Lagouche

Mais là les garçons aussi sont habillés de la même façon, smoking et noeud papillon blanc du meilleur effet.

D’ailleurs ils ne sont pas les seuls à être ainsi costumés, le marié, les pères des mariés et les Marizy père et fils ont également adoptés ce dress-code contrairement au frère du marié notamment.

Marcel Lagouche
Charles Lagouche

On a vu que Charles et Marcel Lagouche sont les auteurs de ces photographies, nous n’avons donc qu’une photo de chacun d’eux.

Les cousins Marizy du marié

Nous avons 4 représentants de la famille Marizy qui nous sont présentés comme des cousins du marié.

En effet en remontant un peu on trouve bien une alliance entre une grand-tante du marié et un monsieur Auguste Célestin Marizy.

La dame présentée comme étant Madame Marizy mère étant trop jeune pour pouvoir être Amélie née Guyot en 1843 on en déduit qu’elle est sans doute la belle-fille du couple Guyot-Marizy, le Monsieur Marizy père de la photo étant le fils de ce couple.

Monsieur Marizy père serait alors un cousin germain de la mère du marié.

Monsieur et Madame Marizy
“Mr Marizy jeune” (sic)
Mlle Marizy

La légende le la photo ne nous donne pas de prénom et nous n’avons pas trouvé la trace des descendants de ce couple Marizy-Guyot.

Nous ne connaissons donc pas les prénoms des Marizy de ces photos.

La famille Pietra/Boulay

Tombe Fleury Boulay Pietra cimetière d’Omonville-la-petite

Cette famille nous est présentée dans les légendes de la photos comme des amis en non comme des membres de la famille.

En cherchant un peu j’ai d’abord trouvé la trace d’une tombe au cimetière d’Omonville-la-petite, le village préféré de Jacques Prévert, dans un petit fascicule très bien fait, qui présente une photo de la tombe avec la description suivante :

Tombeau, haute stèle, granit poli, « in te domine speravit » familles Boulay-Fleury-Pietra, dont Ernest Boulay, chevalier de la Légion d’honneur, 1866-1943, Jean-Louis Pietra, chevalier de la Légion d’honneur, 1883-1972. Ce patronyme apparait parmi les donateurs des vitraux de 1937.

Cimetière d’Omonville-la-Petite, Un lieu ouvert vers l’absolu” publié par la Commission départementale pour la sauvegarde du patrimoine funéraire

Jean Louis Pietra

Maintenant que j’ai leurs prénoms il est plus facile de croiser les légendes de la photo avec des données généalogiques.

Il devient clair que Monsieur Jean-Louis Pietra, ami et sans doute collègue des Lagouche est venu à cette noce avec sa femme Simone Marguerite Esther Boulay, sa belle mère Madame Marguerite Jeanne Boulay née Langer et son beau-frère qui pourrait être Georges Paul Xavier Boulay.

Simone Pietra née Boulay
et sa mère Marguerite Boulay née Langer

En définitive cette famille amie nous questionne par l’importance de sa présence à ce mariage (4 personnes) et les explications que le rédacteur des légendes nous en donne.

Jean-Louis Pietra aurait 38 ans et serait “Chef aux Finances” et effectivement il semble qu’il ait eu une belle carrière au sein des douanes.

Georges Boulay

Pourtant le 1er janvier de cette même année 1921 il n’est que “rédacteur” sur l’acte de décès d’un enfant né sans vie.

Les trois membres de sa belle famille Boulay, sont mentionnés comme chanteurs émérites mais je n’ai pu trouver aucune précision à ce sujet, et je m’arrête là car ce serait lourd de faire une quelconque plaisanterie à leur sujet.

Mme Mouchel amie des Lagouche

Mme Mouchel

Cette fois il semble rigoureusement impossible d’identifier plus avant cette personne.

Et voila, on a fait le tour de cette photo et on a pu mesurer comme la présence des légendes étaient fondamentales pour nous permettre de comprendre.

Bien sûr nous avons des quantités d’autres photos de la famille Lagouche mais retrouverons nous les autres personnes sur d’autres photos ? Ce n’est pas impossible.

A suivre donc …

Notes :

Fratrie Lagouche

Dans la fratrie Lagouche nous avons :

  • Louise Maria Pélagie Lagouche, l’ainée, mariée d’abord à un Monsieur Daniel, capitaine au long cours dont elle n’aura pas d’enfant ; puis à un Monsieur Pierre Bienaimé Auguste Lesauvage, percepteur à Valognes et lui même veuf et père de 4 enfants.
    Il ne semble pas représentés à ce mariage.
  • Pélagie Lagouche, religieuse, Supérieure des Petites Soeurs des pauvres d’Amérique du Sud, décédée à Montpellier. Bon, elle, on peut supposer qu’elle ne va pas prendre un vol charter depuis le Pérou ou le Chili pour venir à ce mariage.
  • Augustine Lagouche, née le 16 septembre 1858 à Valognes, première femme de Gustave Le Bastard, mère de la petite Charlotte (violoncelliste) et elle-même décédée le 13 juin 1893 à Cherbourg.
  • Charles Raphaël Gustave Lagouche, mon arrière grand-père, né en mai 1861 et décédé le 26 novembre 1907. Il est ici représenté par sa veuve Marie-Louise née Bouthreuil et leurs 4 enfants Charles, Suzanne, Marcel et Madeleine.
  • Victoria Lagouche, que nous voyons ici marier sa fille unique Lucienne issue de son mariage avec Gustave Le Bastard lui même veuf de sa soeur Augustine.

Jeu des 7 familles

Famille Risler-Cauderlier Le Fils

Cela fait quelque temps que çà me trotte dans la tête : et si on faisait un jeu des 7 familles à partir des données généalogiques.

Bien sûr l’objectif est pédagogique, il s’agit de proposer aux générations nouvelles un moyen de mémoriser quelques lignées tout en s’amusant.

Si l’on adopte les règles du jeu classique la principale contrainte est de trouver des couples ayant à la fois un garçon et une fille. Je sais que c’est très genré comme propos mais ce n’est pas moi qui ai inventé le jeu! En effet les familles du jeu doivent se composer d’un couple de parents ayant au moins un garçon et une fille assorti d’un des deux couples de leurs aïeux.

Après on se dit que pour que le jeu puisse intéresser un nombre significatif de joueurs il faut que les 7 familles aient un rapport entre elles c’est à dire qu’elles s’inscrivent dans un système familial bien défini. Pour nous c’est assez évident : nous nous limiterons aux lignées dont l’un des deux parents est un descendant du couple formé par Henri Cauderlier et Stéphanie née Auquier. Du coup on peut associer à chaque individu un rang de génération, génération 1 pour les enfant du couple de référence, 2 pour les petits-enfants et jusqu’à 7 pour les plus jeunes des enfants d’aujourd’hui. On peut aussi essayer d’associer à chaque famille un lieu qui serait un lieu de vie du couple des parents du couple, pour servir d’illustration de fond de chacune des cartes des membres d’une même famille.

Ensuite il faut que l’on dispose d’une photo de chaque personne ce qui suppose souvent que l’on a gardé des liens avec eux. Idéalement on cherchera une photo dont l’age sera cohérent avec le rôle choisi pour la personne dans le jeu. Enfin il faut qu’une même personne n’apparaisse au plus qu’une seule fois dans le jeu pour éviter les confusions.

Semblant de rien il y a 42 personnes à trouver et j’ai longtemps cru que je n’y arriverai pas.

Mais les choses s’éclaircissent :

Famille 1 : Risler / Cauderlier
Lieu : Boulogne-Billancourt
Père : Nicolas Risler
Mère : Eveline Risler née Cauderlier
aïeul : André Cauderlier
aïeule : Francine Cauderlier née Delannoy
Fils : Lucas Risler
Fille : Magali Risler

Famille 2 : Cauderlier / Guy
Lieu : Paris 15
Père : Raphaël Cauderlier
Mère : MaNo Cauderlier née Guy
aïeul : Alain Cauderlier
aïeule : Arlette Cauderlier née Chernet
Fils : Aloïs Cauderlier
Fille : Hazel Cauderlier

Famille 3 : Cauderlier / De La Haye
Lieu : Bayeux
Père : Henri Cauderlier
Mère : Marthe Cauderlier née De La Haye
aïeul : Léopold Cauderlier
aïeule : Emélie Cauderlier née Halley
Fils : André Cauderlier
Fille : Denise Cauderlier

Famille 4 : Le Barbey / Cauderlier
Lieu : Bd Victor
Père : Jules Le Barbey
Mère : Henriette Le Barbey née Cauderlier
aïeul : Jules Le Barbey
aïeule : Louise Le Barbey née Joncheray
Fils : Jean Le Barbey
Fille : Denise Cardaillac née Le Barbey

Famille 5 : Bourguignon / Bouthreuil
Lieu : Paris
Père : André Bourguignon
Mère : Odile Bourguignon née Bouthreuil
aïeul : Edouard Bouthreuil
aïeule : Suzanne Bouthreuil née Reech
Fils : David Bourguignon
Fille : Elsa ou Hélène Bourguignon

Famille 6 : Lagouche / Bouthreuil
Lieu : Granville
Père : Charles Lagouche
Mère : Marie-Louise Lagouche née Bouthreuil
aïeul : Paul Bouthreuil
aïeule : Hortense Bouthreuil née Cauderlier
Fils : Charles Lagouche
Fille : Suzanne Cauderlier née Lagouche

Famille 7 : Jacquemin
Lieu : Paris 18ème
Père : Marcel Jacquemin
Mère : Françoise Jacquemin
aïeul : Gaston Jacquemin
aïeule : Madeleine Jacquemin née Lagouche
Fils : Xavier Jacquemin
Fille : Marie-Agnès ou Claire Jacquemin

et même plus …

autour de mère = Emmanuelle Cauderlier mais il nous manque quelques photos
et autour de père = Marcel Lagouche mais avec les même aïeux que parents famille 6
et autour de mère = Denise Cardaillac mais avec les même aïeux que parents famille 4

Il nous reste à trouver les photos et à passer à la réalisation …

Hommage à Joseph De La Haye, Mort pour la Patrie

En ce 11 novembre 2022 je souhaite rendre hommage à Joseph De La Haye dont l’image reste à jamais comme celle du héros familial, celle de l’agneau sacrificiel de la grande guerre.

Le petit frère

Joseph de la Haye

Joseph De La Haye (que nous appellerons Joseph fils car son père s’appelle aussi Joseph), est né à Cherbourg le 19 mai 1890.

Dans sa fratrie ils sont 10 dont seulement 5 atteindront l’age adulte, 3 garçons et 2 filles. Joseph est le quatrième enfant et le troisième garçon.

Il a 11 et 10 ans de moins que ses frères ainés Francis et Louis et 7 ans de moins que sa grande soeur Marthe.

Il a aussi une petite soeur Cécile dont il est très proche et qui a 2 ans de moins que lui.

On sait de sa soeur Marthe que Joseph était un garçon attachant doté d’un charme et d’une élégance naturelle ce qui se devine bien sur les photos qu’il nous reste de lui. Marthe disait aussi retrouver beaucoup des attitudes et du comportement de Joseph dans son petit-fils André Cauderlier lorsqu’il était enfant ce qui ne faisait que renforcer son attachement pour son petit-fils.

Le premier généalogiste de la famille

Pour nous, Joseph est avant tout notre illustre prédécesseur dans l’art généalogique.

En effet, après que son père a obtenu par jugement la rectification de l’orthographe de son nom de famille, le jeune Joseph s’interroge sur ses origines et se lance dans une recherche généalogique dont il partage les résultats avec ses proches.

On dispose de ses résultats dont je ne manquerai pas de vous parler en détail un de ces jours car ils constituent l’une des interrogation majeure de notre généalogie.

Un jeune homme exalté

Je pense que ce n’est pas porter atteinte à sa mémoire que de dire que Joseph était un jeune homme exalté par les valeurs traditionnelles de l’Honneur et même par celle de Chevalerie.

Très jeune il sait qu’il veut être militaire. Il souhaiterait être officier dans la cavalerie et postule aux écoles militaires. Son rêve c’est Saumur mais il n’a pas le gabarit et la force physique requise. On lui a dit qu’il pourrait gagner en force en buvant un verre de sang de boeuf chaque jour alors bien que cela lui répugne il se rend tous les matins aux abattoir de Bayeux.

On sait par son dossier militaire qu’il s’engage dans la cavalerie le jour de ses 18 ans puis franchit tous les grades de sous-officier pour devenir aspirant à la veille de la guerre de 14.

Une fin tragique

Il est désespéré des conditions dans lesquelles commence la grande guerre et comme cavalier il souffre de devoir servir à pied faute de chevaux.

A la veille d’être envoyé au front pour une opération qu’il sait désespérée, il écrit une dernière lettre à ses parents.

Ce sont les dernières nouvelles qu’on aura de lui car il est porté disparu et la famille ne retrouvera jamais son corps malgré des recherches désespérées auprès de toutes les autorités y compris le pape et même un magnétiseur.

Mon grand père André a repris l’enquête sur des bases historiques pour comprendre ce qui s’est passé et a rassemblé ses conclusions par écrit.

Ses grands frères Francis et Louis ainsi que son beau-frère Henri Cauderlier auront plus de chance et reviendront vivants de la grande guerre mais le souvenir tragique du jeune Joseph reste vivant dans la famille au travers de son histoire, de ses photos et jusqu’aux fleurets qu’il utilisait lorsqu’il préparait le concours d’entrée à Saumur et que l’on peut encore voir au grenier à Bayeux.

L’album photo du mariage de Jacques Marsaud et Andrée Viltard

Chaque évènement familial est une occasion de resserrer les liens familiaux entre les nombreux descendants de notre couple de référence Henri Cauderlier et Stéphanie née Auquier.

Oups, annonce erronée dans le Cherbourg Eclair du 5 août 1928.

A l’occasion du mariage d’Andrée Viltard, fille de Germaine Barbanchon et donc petite-fille de Stéphanie Cordelier – la première de la fratrie a être née en Normandie-, un album de 12 photos est réalisé par un photographe de renom à Cherbourg : René Havet.

A ma connaissance c’est le plus ancien album de ce type dans la famille.

On corrige dans l’édition du 7 août.

Toute la petite famille des Cauderlier de Bayeux est présente à ce mariage qui est célébré le lundi 20 août 1928 à Cherbourg-Octeville, ce qui nous vaut d’avoir retrouvé cet album à Bayeux.

L’article du Cherbourg Eclair du 17 août 1928.

Le mariage a été annoncé dans le journal local, le Cherbourg Eclair, dès le 5 août, mais le typographe s’est trompé dans le nom de la mariée et l’a confondu avec celui de la mariée du mariage suivant.

Ils rectifient donc dans l’édition du 7 août et pour faire bonne figure ils se fendent d’un petit article dans l’édition du 17 août sauf que là c’est dans la date du mariage qu’ils se trompent en écrivant 10 août au lieu de 20 août. Et on vérifie bien que c’est le 20 août 1928 qui est un lundi et non le 10. Il semble qu’en cette fin août 1928 il y a un peu de relâchement dans l’équipe de rédaction du Cherbourg Eclair !

A présent feuilletons ensemble ce petit album qui présente la cérémonie dans l’ordre chronologique.

Andrée Viltard (A) au bras de son père Louis Viltard (B) quitte une maison qui est sans doute la leur rue Ernest Renan à Octeville par un beau soleil d’août avec juste ce qu’il faut de vent dans les voiles.

Ils (A et B) n’ont que quelques dizaines de mètres à faire pour rejoindre l’église Saint-Martin d’Octeville.
Nous sommes sans doute ici au moment de l’entrée de la mariée au bras de son père.
Nous découvrons une petite fille d’honneur (C) qui était cachée sur la photo précédente par le voile de la mariée.
C’est maintenant la sortie de la célébration où l’on retrouve de gauche à droite
la petite (C) la mariée (A) et son époux Jacques Marsaud (D)
Les mêmes sur cette photo un peu plus contrastée.
Les garçons et demoiselles d’honneur, peut-être étaient-ils même témoins.
Henriette Cauderlier (E), Monsieur (F), Mademoiselle (G) et André Cauderlier (H)

Monsieur (F) et Mademoiselle (G) sont non identifiés.

Sans doute les parents proches de la mariée, on aurait donc :
Madame (I), Monsieur (J), Madame (K) et Louis Viltard (B)

Madame (I) : Il pourrait s’agir de Ia mère de la mariée, Germaine Viltard née Barbanchon.
Monsieur (J) : Il pourrait s’agir de Léon Aimable Barbanchon très proche des Viltard et dont il partageait la résidence sur la fin de sa vie.
Madame (K) : Non identifiée quoique sa présence sur la première photo après les jeunes gens d’honneur semble indiquer qu’elle serait de la famille proche.

Puis peut-être les parents proches du marié
Madame (L), Madame (M), Madame (N) et Monsieur (O)

Madame (M) serait Pauline Viltard née Fournier, la grand-mère de la mariée.

Madame (N) serait Madame Arthur Cauderlier née Jeanne Marie Barbanchon, la tante de la mariée.

Madame (P), Henri Cauderlier (Q), Madame (R) et Monsieur (S)

Madame (T), Monsieur (U), Marthe Cauderlier née De La Haye (V), Docteur Emile Lepeuple (W) et la petite (C)

Emile Lepeuple était médecin de marine, ami de longue date de Louis Viltard et parrain de Pierre Marsaud.

Madame (X), Monsieur (Y), Madame (Z) et Monsieur (AA)
Mesdemoiselles (AB) et Denise Cauderlier (AC) Madame (AD) et Monsieur(AE)
Madame (AF) et Monsieur (AG), Mesdemoiselles (AB) et Denise Cauderlier (AC), Madame (AD) et Monsieur(AE)

Remarque :

Comme c’était la coutume à l’époque, les invités à la noce sont appairés en cavalier-cavalière. Les couples mariés depuis plus d’un an sont volontiers séparés et de plus ici deux paires sont composées de deux femmes. On note au passage que si tante Denise Cauderlier (16 ans) garde le sourire, cette situation n’a pas l’air de réjouir son binôme.

Questions :

Qui sont donc toutes ces personnes ? Mes hypothèses sont-elles justes ?

Le Cimetière de Bayeux Est

Cela fait deux ans aujourd’hui que notre papa André Cauderlier repose au Cimetière Saint-Exupère de Bayeux dit Cimetière de l’Est.

Bayeux Cimetière de l’Est
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C’est un cimetière qu’il connaissait bien et où il n’est pas seul.

Les familles Cauderlier, De La Haye, Le Barbey et Boucher y comptent au total au moins 9 tombes dont certaines font l’objet depuis qu’elles existent de l’attention de toute la famille, tandis que nous en découvrons d’autres aujourd’hui dans les registres.

La compétence et la gentillesse des gardiens des cimetières de Bayeux ainsi que la disponibilité en ligne des registres de ces cimetières nous donnent la possibilité de tenter d’identifier et de documenter ces tombes.

1- La tombe “Famille Cauderlier De La Haye”

Bayeux Cimetière de l’Est
Coin Sud – Implantation

Léopold et Emélie Cauderlier sont les premiers de la famille à s’installer à Bayeux.

Léopold y décèdera chez lui le 26 mai 1909 et sa tombe est la plus ancienne que nous connaissions de la famille dans ce cimetière de Bayeux Est.

Il n’est cependant pas tout à fait sûr que ce soit la plus ancienne de toutes car Léopold n’est pas le premier à être mort à Bayeux, son jeune frère Arthur Edmond Cauderlier ( ou Cordelier) est décédé chez Léopold à l’âge de 17 ans et 8 mois le dimanche 25 novembre 1877 à 6h du matin dans des conditions qui nous restent mystérieuses.

Bayeux Cimetière de l’Est
Coin Sud – Détail – Concession S03-N199

Cependant il me semble probable – mais ce n’est pas sûr – que Arthur Edmond ait été inhumé avec ses parents à Carentan.

S’il a été enterré à Bayeux, le souvenir en a été perdu tant au niveau familial que des registres numériques.

Léopold est donc inhumé à Bayeux le samedi 29 mai 1909 au matin dans la tombe 199 de la section 3.

C’est une tombe qui n’a cessé d’être fleurie depuis. Elle est située dans le coin Sud du cimetière.

Bayeux Cimetière de l’Est
Coin Sud – Concession S03-N199

Le vendredi 23 décembre 1927, sa femme Emélie Adélaïde née Halley, décédée le 20 décembre à l’âge de 83 ans, le rejoint.

A en croire le registre numérisé, la concession est attribuée à la famille Cauderlier et Léopold et Emélie en seraient les deux seuls locataires.

Seulement voilà, la pierre tombale mentionne aussi la famille De La Haye, et justement nous avons des représentants de cette famille qui ne sont pas mentionnés dans le registre numérique.

Il s’agit de François Antoine De La Haye dit Francis, décédé à Bayeux le 24 juillet 1923 et de son fils Raymond De La Haye, décédé à Bayeux le 24 janvier 1929.

On peut légitimement penser qu’ils sont également enterrés dans cette tombe et ce pour une simple raison de place disponible car, comme nous le verrons ci-dessous, en juillet 1923 la concession familiale De La Haye est complète.

Les données officielles sont minimales et incomplètes

Comme Francis est décédé avant Emélie, cela signifie qu’Emélie a donné son accord pour que l’on inhume Francis, le frère de sa bru aux côtés de son époux.

On mesure ici combien les liens entre les deux familles étaient forts.

2. La tombe “Famille De La Haye – Mlle Hopquin”

Bayeux Cimetière de l’Est
Mur Sud-Est – Implantation

La seconde tombe la plus ancienne est celle de la famille De La Haye.

Cette fois les grands-parents Joseph De La Haye et sa femme Marie née Tranchant sont précédés dans la tombe par leur jeune bru Maria née Raux, la première femme de leur fils ainé François Antoine dit Francis qui décède à Bayeux le 9 août 1916.

Bayeux Cimetière de l’Est
Mur Sud-Est – Détail – Concession S03-N199

Nous sommes alors en pleine guerre mondiale où Francis a été mobilisé ; mais il est possible qu’il soit de retour à Bayeux à ce moment du fait qu’il a été gazé et est rentré chez lui avant la fin de la guerre. Pour en avoir la certitude il faudrait retrouver son dossier matricule militaire.

Maria est donc inhumée à Bayeux dans la tombe 21 de la section 10.

Cette tombe elle aussi n’a cessé d’être fleurie depuis.

Bayeux Cimetière de l’Est
Mur Sud-Est – Concession S10-N021

Elle est située le long du mur Sud-Est du cimetière.

Moins d’un an plus tard, le 4 mai 1917, Maria est rejointe par sa belle mère Marie De La Haye née Tranchant.

Puis son beau-père Joseph De La Haye, décédé le 16 janvier 1923, y est également inhumé.

On comprend qu’au décès de Francis le 24 juillet 1923, il y ait un problème de place, une sépulture en pleine terre ne pouvant accueillir que trois cercueils.

C’est seulement 40 ans plus tard, dans les années 1960, que cette concession est de nouveau utilisée pour accueillir les cendres de deux dames qui n’ont d’autre lieu où aller.

On note une interversion des dates de décès des 2 grands-parents De La Haye, une faute de frappe dans le nom Hopquin et une confusion entre 1925 et 1923.

Il s’agit de Cécile De La Haye tout d’abord, décédée à Bayeux le 25 mai 1964, la benjamine de la fratrie, qui rejoint ses parents et la première femme de son frère ainé.

Puis ce sera Berthe Hopquin, décédée le 17 janvier 1966 qui y sera enterrée, marquant ainsi son appartenance de coeur à la famille.

3. La tombe “Famille Cauderlier – De La Haye”

Bayeux Cimetière de l’Est
Coin Sud – Détail – Concession S09-N227

C’est la tombe du couple formé par les enfants des titulaires des deux tombes précédentes, Henri Cauderlier et Marthe De La Haye auquel s’est jointe leur fille célibataire Denise.

Elle est située dans le même secteur du cimetière que les tombes précédentes, de l’autre côté de l’allée, Section 9 numéro 227.

La concession a été initialement attribuée au décès d’Henri survenu le 31 mars 1945.

Bayeux Cimetière de l’Est
Coin Sud – Concession S09-N227

Bien entendu cette tombe n’a cessée d’être entretenue et fleurie depuis lors.

Son épouse Marthe née De La Haye y repose suite à son décès le 14 décembre 1969.

On note cependant qu’une fois de plus le registre est incomplet car il ne mentionne pas Marthe.

Pourtant la concession est bien de type familial avec les deux noms Cauderlier et De La Haye, même si seul le nom Cauderlier est présent sur le monument.

Cela confirme que de la famille De La Haye, seule Marthe est enterrée ici.

Enfin cette tombe est aussi celle de leur fille Tante Denise décédée à Bayeux le 6 février 1998.

Tante Denise connaissait bien toutes les tombes familiales de ce cimetière où elle venait souvent.

On peut l’imaginer petite venant avec ses parents sur les tombes de ses grand-parents (1 et 2 ci-dessus).

Puis s’occupant de celle-ci qui était celle de ses parents et dont elle n’ignorait pas qu’elle serait aussi la sienne.

Et c’est elle qui nous les a fait connaitre.

4. Tombe Famille Le Barbey Cauderlier

Bayeux Cimetière de l’Est
Emplacement de la Concession S02-N761

Le 30 avril 1967 Jules Le Barbey décède brutalement alors qu’il est de passage en famille à Bayeux.

C’est un choc immense pour toute la famille notamment parce qu’il n’est âgé que de 55 ans.

Il est inhumé au cimetière de Bayeux Est dans la concession numérotée 761 dans le secteur numéro 2 alors qu’il n’est ni résident ni natif de Bayeux.

Son épouse Henriette née Cauderlier le rejoindra après trente et une années d’un lourd veuvage car ces deux là formaient un couple remarquable et nous nous devons de l’évoquer en cette Saint Valentin.

Le cimetière de Bayeux Est devient dès lors le cimetière familial où sont inhumés les deux membres suivants de la famille qui ne sont, eux non plus ni résidents de Bayeux ni décédés à Bayeux.

5. Tombe de Catherine Cauderlier née Parmentier

Bayeux Cimetière de l’Est
Emplacement de la Concession S04-N080

La tombe Secteur numéro 4 Numéro 80 est celle de Catherine Cauderlier née Parmentier, première épouse de Philippe Cauderlier décédée le 9 juillet 1999 à l’âge de 44 ans.

6. Tombe d’André Cauderlier

Bayeux Cimetière de l’Est
Emplacement de la Concession S04-N179

La tombe Numéro 179 de la section 4 est depuis deux ans aujourd’hui même la dernière demeure de notre père André Cauderlier, décédé à Paris le 2 février 2020 et inhumé à Bayeux le 14 février.

7. Tombe de Léon Boucher et de Marguerite née Boudard

Bayeux Cimetière de l’Est
Emplacement de la Concession
S04-N558

En nous promenant dans les allées du cimetière nous avions trouvé par hasard l’année dernière la tombe de Léon Boucher et de sa femme Marguerite née Boudard.

Il s’agir de la concession numéro 558 de la section 4.

Léon Boucher est décédé en 1967, Marguerite 10 ans plus tard en 1977.

C’est un joli monument contemporain avec une stèle.

On notera à cet égard que des 6 monuments ci-dessus aucun n’a de stèle quoique depuis longtemps la mode des monuments avec stèle s’était imposée.

8. Tombe de Georges Boucher et de Jeanne née Cauderlier

Bayeux Cimetière de l’Est
Emplacement de la Concession S09-N292

En consultant les registres on trouve 2 autres tombes de la famille Boucher que nous ne connaissions pas.

La première est la tombe des parents Boucher, Georges Boucher et sa femme Jeanne née Cauderlier.

Il s’agit de la concession numéro 292 de la section 9.

Nous voila repartis dans le coin Sud non loin de la tombe des parents de Jeanne, Léopold et Emélie notre tombe N°1 ci-dessus et de celle de son frère Henri Cauderlier, notre tombe N°3 ci-dessus.

Tombe de Georges Boucher père et de son épouse Jeanne née Cauderlier

Je suis passé devant cette tombe des dizaines de fois sans savoir que c’était une tombe familiale.

Et c’est aussi sans doute sans savoir les traitements inhumains que l’occupant à fait subir à la pauvre Jeanne internée à Caen que ses proches l’ont enterrée ici au milieu des siens.

Ce monument est plutôt bien conservé et dispose d’une stèle surmontée d’une croix en pierre de grande dimension.

9. Tombe de Henri Boucher

Bayeux Cimetière de l’Est
Emplacement de la Concession S09-N062

La seconde est celle de leur second fils Henri Boucher, il s’agit de la concession numéro 62 de la section 09.

Il semble que cette tombe a été déplacée car il existe 2 références pour 2 emplacements différents?

Mais c’est bien dans la section 9 que l’on la trouve aujourd’hui encore.

La tombe de Henri Boucher au cimetière Est de Bayeux

C’est une tombe très simple en ciment dont la pierre tombale a probablement souffert du gel.

Cette concession cinquantenaire est arrivée à échéance probablement en 2017 et fait donc l’objet d’une procédure de reprise par la mairie.

Nous aurons eu tout de même la chance de la voir et de la photographier avant qu’elle ne disparaisse.

Détail de la tombre de Henri Boucher

Chronologie de la famille Le Maréchal

L’envie de comprendre la mécanique qui a conduit la famille nombreuse de Henri Cauderlier et Stéphanie Auquier à quitter le Nord de la France pour s’établir à Carentan en Normandie en septembre 1851 nous a amenés à étudier en détail la famille Le Maréchal, qui est au coeur de cette histoire.

Cette étude nous a apporté beaucoup d’indications, mais il reste aussi beaucoup d’inconnues, de questions et de mystères qui résistent à nos recherches. Ce sont ces deux aspects de ce qui est connu d’une part, et de ce qui ne l’est pas, que nous allons raconter maintenant.

Comme il n’y a pas énormément de personnages, je vous propose d’essayer de parcourir cette histoire dans l’ordre chronologique.

Et tout d’abord, comme dans toute pièce de théâtre, voici la présentation des personnages :

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Cet arbre ressemble beaucoup à d’autres que nous avons déjà dressés dans des articles antérieurs, mais celui-ci présente les fratries dans l’ordre de naissance de gauche à droite et comporte toutes les dates et lieux connus par les actes.

1760 et 1761 : naissances de Thomas Le Maréchal et de Marie Angélique Saint-Jean

Acte Baptême Thomas Le Maréchal
Au milieu de la page de droite :
Acte de Baptême de Thomas
Le Maréchal le 21 décembre 1760
à Vaudrimesnil (Manche)

Notre histoire commence le 21 décembre 1760 lorsque nait le petit Thomas Le Maréchal à Vaudrimesnil 1.

Vaudrimesnil est une ancienne commune rurale de la Manche située juste au sud de la petite ville de Périers, au milieu de la presqu’ile du Cotentin. La commune est si petite qu’elle a été fusionnée le 1er janvier 2019 avec 6 de ses voisines pour former la commune nouvelle de Saint-Sauveur-Villages qui peine à compter 3600 âmes.

Il semble (généalogie de notre cousin Pierre Marsaud sur geneanet) que le petit Thomas est le cinquième et dernier enfant de Jacques Le Maréchal ( lui même fils de Bonaventure) et de Catherine Elisabeth née Dadure. Son père est laboureur.

Acte de Baptême de Marie Angélique Saint-Jean
En haut à gauche :
Acte de Baptême de
Marie Angélique Saint-Jean
le 4 mars 1761 à Caen (Calvados)

Sa future femme, Marie Marguerite Angélique Saint-Jean est née 2 mois et demi plus tard le 4 mars 1761 dans le département voisin du Calvados, à Caen, dont la famille Saint-Jean est originaire depuis au moins 3 générations 2.

Le père Charles Saint-Jean (ou De Saint-Jean) est Maître Cordonnier ; avec sa première femme Marie Françoise Bellanger ils auront au moins 8 enfants, dont la petite Marie serait la troisième (généalogie de Sandrine Bezin sur geneanet) puis il épousera en secondes noces Jeanne Pannier le 9 avril 1782 à Caen, qui lui donnera au moins 4 enfants supplémentaires. Cela nous indique que la petite Marie Angélique a certes été orpheline de mère assez jeune mais qu’elle a l’étayage d’une fratrie nombreuse.

L’acte de baptême de la petite2 fait penser à un baptême précipité : il se passe le jour de sa naissance probablement en l’absence des deux parents puisque l’acte précise que c’est la tante de la petite qui la “nomme”, devient sa marraine et lui donne son prénom Angélique; Quant-à son parrain c’est un ecclésiastique qui se trouvait peut-être bien là par hasard.

Si Thomas n’a qu’un seul et unique prénom tout au long de sa vie, la petite Saint-Jean, elle, en a trois à son baptême à savoir Marie Marguerite Angélique, mais sera prénommée Marie Angélique sur l’acte de son premier mariage avec Thomas Le Maréchal, puis successivement Marie, Marie-Sophie et Marie-Sophie-Angélique sur les actes de baptême, de mariage et de décès de ses 4 enfants. En fait il est probable qu’elle se faisait appeler soit Marie, car c’est ainsi qu’elle signe à son mariage, soit Sophie, car sinon on se demande d’où viendrait que ce prénom lui soit attribué sur le tard. Entre nous nous l’appellerons Marie Angélique en oubliant Marguerite que nous ne trouvons qu’à son baptême et Sophie qui a contrario n’est pas à son baptême.

1783 : Mariage de Thomas et Marie Angélique

Mariage Lemarechal St Jean
Mariage de Thomas Le Maréchal
et Marie Angélique Saint Jean
à Caen le 29 avril 1783 page 1/2
Archives dép. du Calvados

Au départ on note que Thomas et Marie Angélique sont de milieux sociaux différents. Lui est de milieu paysan, elle d’un milieu d’artisans citadins.

Leur acte de mariage nous apprend qu’à son mariage Thomas demeure à Caen depuis plusieurs années. Or il n’a que 23 ans à son mariage. On en déduit qu’il a quitté sa campagne pour venir à la ville se former, sans doute chez un maître, à un métier artisanal, la perruquerie.

C’est qu’en 1783 la perruque est un produit qui marche encore pas mal, la mode n’est plus aux perruques brunes et longues comme sous Louis XIII et Louis XIV, mais aux modèles poudrés depuis le règne de Louis XV.

Mariage Le Maréchal saint Jean
Mariage de Thomas Le Maréchal
et Marie Angélique Saint Jean
à Caen le 29 avril 1783 page 2/2
Archives dép. du Calvados

Certains, à l’instar de Diderot, ont bien commencé à prôner le retour au cheveu naturel dès le milieu des années 1760 mais cela n’a pour le moment que peu d’effet, tout juste une stagnation de l’activité perruquière à partir des années 1770.

Nos jeunes mariés quittent donc Caen pour s’installer comme perruquier dans la petite ville de Périers à deux pas de Vaudrimesnil où vivent les parents Le Maréchal.

Il n’est pas impossible que leur installation ait été facilitée financièrement par une dot payée par le père Charles Saint-Jean qui, comme Maître Cordonnier sait parfaitement ce que représente l’installation d’un jeune artisan.

Question : Rechercher un potentiel contrat de mariage

Mai 1784 : La courte vie de Sophie Clotilde Angélique Le Maréchal

Bapteme Sophie Clothilde Angélique Le Maréchal
En haut à gauche :
Acte de Baptême de Sophie Clotilde Angélique Le Maréchal le 12 mai 1784
à Périers (Manche)

Le 11 mai 1784 c’est la naissance à Périers de leur première fille qui est baptisée dès le lendemain Sophie Clotilde Angélique.

L’acte de Baptême précise que “Maître” Thomas Le Maréchal est “Maître” Perruquier. Il n’est donc pas employé mais bien le patron de son affaire.

Les parrain et marraine de la petite sont Jean Le Maréchal et Anne Le Maréchal de Carentan et c’est la toute première fois que le nom de cette ville apparait dans nos actes.

Acte de sépulture de Sophie
Clotilde Angélique Le Maréchal
à Saint-Patrice-de-Claids
le 16 mai 1784 page 1/2

Mais à peine 4 jours plus tard, le 15 mai 1784, la petite Sophie décède chez sa nourrice à Saint-Patrice-de-Claids, une paroisse située juste au nord de Périers, et le lendemain elle y est inhumée.

Note : Retrouver cet acte a été un véritable petit miracle généalogique et le déchiffrer un vrai bonheur que nous avions raconté ici.

Acte de sépulture de Sophie
Clotilde Angélique Le Maréchal
à Saint-Patrice-de-Claids
le 16 mai 1784 page 2/2

Question : Qui sont les Le Maréchal, parrain et marraine de la malheureuse Sophie et qui sont originaires de Carentan ?

Juin 1785 et juin 1786, naissance des 2 soeurs Le Maréchal

Un an plus tard, le 9 juin 1785, c’est la naissance et le baptême de la petite Léonore Marie Angélique Le Maréchal à Périers.

Pour son premier anniversaire ses parents, Thomas et Marie Angélique lui ont offert une petite soeur née le 8 juin 1786 et baptisée le lendemain toujours à Périers.

Malgré une jeunesse perturbée par la Révolution puis deux destins totalement opposés, les deux soeurs, qui n’ont que 364 jours d’écart, resteront solidaires. Et, comme nous le verrons bientôt, de cette solidarité naitra le grand déménagement des Cauderlier du Nord en Normandie en septembre 1851.

On ne sait pas grand chose de leur jeunesse sinon qu’elles sont toutes deux devenues couturières ainsi qu’il apparait dans leurs deux actes de mariage.

1792 Naissance de Henri Julien Narcisse Le Maréchal à Lessay

Thomas et Marie Angélique auront encore un enfant, il s’agit de Henri Julien Narcisse Le Maréchal qui est né le 29 janvier 1792 à Lessay dans la Manche à quelques kilomètres à l’ouest de Périers.

Richard Le Blanc « La foire de Lessay »,
Musée d’art et d’histoire de Granville

Les archives de Lessay ayant été détruites lors de la seconde guerre mondiale, nous ne connaissons la date de naissance de Henri Julien Narcisse que par ses actes de mariage car il s’est marié 3 fois et nous avons la chance de disposer de 2 des 3 actes de mariage.

Mais faute d’acte de naissance ou de baptême de Henri Julien Narcisse nous ne savons pas quelles étaient les adresses et professions de ses parents à sa naissance en janvier 1792.

Alors que s’est-il passé ? On peut imaginer qu’avec la Révolution, le business de perruquier de Thomas a rencontré des difficultés et que la famille a dû déménager à Lessay pour que Thomas trouve un autre emploi, peut-être un emploi agricole comme ses parents, peut-être auprès de cousins car il y a des Le Maréchal à Lessay ….

Robespierre (Thomas Espinera) dans le docu-fiction d’Hughes Nancy et Jacques Malaterre, « Révolution ! »

Car il est certain que même si certains révolutionnaires tel Robespierre porteront la perruque, elle devient inexorablement un symbole de l’Ancien Régime jusqu’à être même interdite par l’arrêté du 1er Frimaire an II (21 novembre 1793).

Question : Existe-t-il des traces indirectes de la vie à Lessay durant cette période révolutionnaire ? Des archives ecclésiastiques, ou notariales par exemple.

1793 Thomas Le Maréchal s’engage dans l’armée révolutionnaire

Le plan B que constituait le déménagement à Lessay ne semble pas avoir fonctionné correctement car nous savons que Thomas Le Maréchal va -sans doute dès 1793- quitter sa femme, ses deux filles âgées de 7 et 8 ans et son jeune fils de 1 an pour s’engager dans l’armée.

En a-t-il le choix ? Je ne crois pas.

Les contraintes politiques de ces temps de terreur et les contraintes économiques -parce qu’il faut bien qu’il nourrisse sa famille- ont sans doute contraint ce jeune père de famille de seulement 33 ans à abandonner les siens pour courir une périlleuse aventure militaire qui lui sera fatale.

20 ans sans document

Nous n’avons aujourd’hui aucune date d’évènement survenant à un membre de cette famille entre 1792 et 1812, vingt années non documentées durant lesquelles il s’est pourtant passé pas mal de choses.

Tout d’abord la disparition de Thomas aux armées (entre 1793 et 1796), puis le remariage de Marie Angélique avec Jean-François Tonnelet, mais aussi l’éducation des filles à la couture et en particulier à la confection de robes, ainsi que celle du jeune Henri qui lui permettra de s’engager dans les Douanes.

En 1812, la mère et chacun des 3 enfants aura donc trouvé sa voie, mais chacun dans une région différente.

1812 L’acte notarié annexé à l’acte de mariage de Léonore Lemaréchal et Casimir Desmezières

Heureusement nous avons la chance d’avoir un document notarié très éclairant qui sera rédigé par le notaire François Léonard de la ville de Les Pieux (Manche) daté du 6 avril 1812 et annexé à l’acte de mariage de Léonore Le Maréchal avec Auguste Desmezières, mariage qui aura lieu presque un an plus tard le 12 mars 1813 à Carentan.

Car pour se marier la petite va devoir justifier que son père n’est plus en mesure de lui donner son autorisation. Et ce document est le seul qui nous donne un petit éclairage sur ce qui s’est passé lors des 25 années antérieures d’où son importance pour nous.

Ce document nous dit que Thomas Lemaréchal est décédé et qu’à sa mort il était “fusillier de la première compagnie du second bataillon de la 197ème demi-brigade”.

Le document nous dit aussi que Marie Angélique Saint-Jean a épousé en secondes noces un nommé “Jean François Tonnelet, canonnier de la 24ème compagnie des gardes-côtes résidant à Surtainville” qui est un village non loin de la ville des Pieux où se trouve le notaire.

Questions :

  1. Quel a été le parcours militaire de Thomas Lemaréchal ?

L’information selon laquelle Thomas Lemaréchal était fusillier de la 197ème demi-brigade nous indique qu’il a disparu entre 1792 et 1796. En effet, d’après wikipedia, en 1796 l’infanterie est réorganisée en seulement 112 demi-brigades lors de ce que l’on appelle le second amalgame.
L’ennui c’est qu’avant il y avait, en réalité, deux demi-brigades numérotées 197 et que ni l’une ni l’autre n’ont semble-t-il recruté massivement dans le département de la Manche !
Suivant que Thomas Lemaréchal a été incorporé à l’une ou à l’autre des 2 demi-brigades numérotées 197, il aura été impliqué soit dans les luttes vendéennes, soit dans l’armée du Nord. Il nous faudrait l’aide d’un spécialiste pour aller plus loin sur ce sujet.

2. Qui est donc Jean-François Tonnelet ?

Signature de Jean-François Tonnelet
sur l’autorisation notariée au mariage
de Léonore Le Maréchal le 6 avril 1812
Archives départementales de la Manche

Marie Angélique Le Maréchal née Saint-Jean a donc épousé en secondes noces Jean François Tonnelet, canonnier.
Le notaire écrit son nom “Tonnellet” mais lui signe en bas de la page “Tonnelet”. Malgré mes recherches dans les archives de la Manche je n’ai pu trouver trace ni de sa naissance, ni de son mariage ni de son décès.
Je n’ai trouvé qu’un seul Tonnelet dans le secteur, il est né à Coutances le 7 février 1839, un fils peut-être ?…

Enfant trouvé nommé Tonnelet à Coutances en 1839

Eh bien non, c’est un enfant trouvé !

Peut-être a-t-il été déposé dans un petit tonneau d’où son nom de famille qui le distingue ainsi de la nombreuse famille des Paniers.

Donc pas ou très peu de Tonnelet dans la Manche.

Les deux départements où les Tonnelet sont les plus nombreux en France sont l’Aisne et le Maine-et-Loire.

Pourtant il semble que les gardes-côtes étaient habituellement recrutés localement. Et, après tout, il n’est pas impossible que notre Jean François soit lui aussi un enfant trouvé. Mais où ?

Le mystère reste entier.

1813 : Léonore Lemaréchal se marie à Carentan.

Léonore épouse donc à Carentan le 13 mars 1813 Casimir Auguste César Desmezières.

A cette époque Léonore est déjà couturière à Carentan depuis quelques temps et on peut imaginer qu’elle ne roule pas sur l’or vue sa situation familiale. J’aime à imaginer qu’elle a donc fait ,à 28 ans, un beau mariage d’amour avec le charmant Casimir Auguste César Desmezières qui est peintre et a 6 ans de moins qu’elle.

Casimir est natif de Carentan et il va se révéler un bon entrepreneur dans divers commerces, celui du sel surtout mais également dans celui de l’ardoise puis tout à la fin de sa vie dans l’export vers l’angleterre de produits agricoles principalement les oeufs.

Il s’installera et installera son commerce en plein centre de Carentan rue de l’Eglise où tous deux vivront toute leur vie.

La seule ombre à ce tableau c’est qu’ils ne pourront pas avoir d’enfant.

Justine et Henry, coïncidences ou destins liés ?

Les deux plus jeunes de la fratrie, Justine et Henry ont respectivement 27 et 21 ans en 1813.

Justine est couturière en robes et Henry est douanier.

On sait que Justine est partie dans le Nord de la France et qu’elle y a rencontré un beau garçon nommé Cauderlier qui se prénomme Henri comme son frère et qui est douanier, tiens, comme son frère aussi !

Que les deux Henri soient douaniers est peut-être une coïncidence, mais on peut aussi imaginer que Justine et son frère Henri sont partis ensemble dans le Nord (on ne laisserait pas une jeune fille voyager seule dans le nord de la France en ces temps de guerre) grâce à une opportunité offerte par les Douanes (évènement, formation, séminaire, symposium, team-building, … 😉 ) et que c’est ainsi que Justine aurait rencontré Henri Cauderlier. La motivation des enfants pouvait être d’aller sur les traces de leur père Thomas dont on a vu que la demi-brigade 197 a pu être engagée dans l’armée du Nord.

Mais il y a une autre coïncidence qui peut nous donner un scénario encore plus délirant :

Cette coïncidence c’est le département de l’Aisne.

Comme nous l’avons vu ci-dessus le département de l’Aisne concentre un grand nombre des Tonnelet de France. Il y a même une famille Tonnelet à Hirson (02), la petite ville frontalière de la Belgique située juste au sud de Anor (59) dont nous avons parlé ici.

Par ailleurs nous verrons que le jeune Henri Le Maréchal a épousé en premières noces, on ne sait ni où ni quand (et c’est pas faute d’avoir cherché) une certaine Suzanne Goyanne elle aussi introuvable. Or Goyanne est un nom très rare (aucune personne portant ce patronyme n’est décédée en France depuis 1970 !), mais que l’on trouve tout de même un peu dans le département de l’Aisne (une certaine Louise Goyanne fille de Louis Goyanne est décédée à Nogentel dans l’Aisne le 13 août 1745 !).

D’où un scénario alternatif un peu tiré par les cheveux, je vous l’accorde, où Jean François Tonnelet aurait vécu, à un moment de cette période de 20 ans, avec sa femme et les petits Lemaréchal dans son village d’origine dans l’Aisne à deux pas d’Anor où les Cauderlier gardent la frontière. Le jeune Henri Narcisse Julien Lemaréchal y aurait fait ses premières armes de douanier et y aurait rencontré sa première femme Suzanne Goyanne. Sa grande soeur Justine Sophie y faisant la connaissance de Henri Cauderlier un collègue de son frère, en poste à Anor.

On peut aussi mixer ses hypothèses : Justine se rendrait dans l’Aisnes pour le mariage de son frère avec Suzanne Goyanne originaire de là et elle y rencontre Henri Cauderlier, un collègue de son frère venu en voisin.

Questions :

On cherche une trace de Suzanne Goyanne, naissance, mariage avec Henri Lemaréchal, décès.

On s’interroge sur l’emploi de douanier du jeune Henri Narcisse Julien Lemaréchal.

Car on cherche à comprendre ce que la jeune Justine Sophie Lemaréchal est venu faire dans le Nord.

1814 1816 : L’odyssée tragique de Justine Sophie Lemaréchal.

Tout comme pour sa soeur Léonore, c’est l’acte de mariage de Justine qui nous éclaire sur sa vie.

Nous savons ainsi que pour pouvoir se marier le couple a du obtenir 3 actes de notoriétés rédigés par 3 notaires différents dans 3 villes différentes.

Le plus ancien est daté du 6 février 1813, il s’agit du consentement de Marie Angélique née Saint-Jean la mère de la future.

Il nous indique que le jeune couple était prêt à se marier dès janvier 1813.

pourtant ils ne pourront se marier que le 6 juillet 1814 car ils vont être retenus en captivité lors du siège du bastion de Naarden aux Pays-Bas qui a duré du 17 novembre 1813 au 12 mai 1814.

Les casemates de Naarden en 1814.
Longues granges près d’une redoute, à gauche quelques soldats sont assis autour d’une table.
Tableau de Pieter Gerardus van Os. (collection Rijksmuseum)

C’est là, dans des conditions extrêmes qu’est né leur premier fils Joseph Marie Cauderlier le 31 janvier 1814.

Dès leur libération ils rentrent à Taisnière-sur-Hon où ils se marient 6 juillet 1814 et reconnaissent dans la foulée leur fils Joseph Marie Cauderlier.

L’acte ne mentionne pas d’autre commune où des bans auraient été publiés ce qui signifie que Justine Sophie tout comme Henri n’ont d’autre résidence que Taisnières sur Hon.

Peut-être un régime de faveur compte tenu des circonstances car on remarque que l’année précédente, la grande soeur de Justine, Léonore avait dû faire publier des bans à Surtainville, au domicile de sa mère et de son beau-père Tonnelet.

Leur second fils Henri Joseph est né à Maubeuge le 6 juin 1815, et son acte de naissance nous apprend que sa mère Justine était de passage et son père absent.

A Maubeuge ces jours là il se passe des choses historiques. C’est là, en effet, que l’Armée du Nord se rassemble et que les régiments prêtent serment à l’empereur sur les « aigles » (étendards).

L’armée du Nord se mettra en marche quelques jours plus tard, le 14 juin. Justine a-t-elle pu rentrer chez elle à Taisnières avec son fils nouveau-né ou seront-ils de nouveau assiégés au siège de Maubeuge qui commence peu après la bataille de Waterloo le 20 juin 1815 ?

On sait seulement que le premier enfant né à Naarden, le jeune Joseph Marie décède à Maubeuge le 19 août 1815. Il n’a encore que 18 mois et le siège de Maubeuge est levé depuis le 12 juillet. Justine et ses deux fils étaient donc à Maubeuge cet été 1815 à la fois juste avant et juste après le siège de Maubeuge mais on ignore s’ils ont été parmi les assiégés.

A la Restauration, les frontières retrouvent leurs places et Henry Joseph Cauderlier est affecté comme douanier à Anor.

C’est là que Justine décèdera à l’age de 28 ans le 15 mai 1816. Vu la date il n’est pas impossible qu’elle soit morte en couches. Ce qui est précisé sur l’acte c’est qu’elle est décédée chez elle dans le centre du village et donc qu’ils ne logeaient pas au poste de douanes.

Il est probable que le bébé Henri qui n’a pas un an sera confié aux bons soins de ses grands-parents Cauderlier-Auquier à Taisnières.

1827 1833 : Henri Narcisse Julien Lemaréchal, 3 mariages et 4 enfants

Le quatrième enfant de Thomas Le Maréchal et Marie-Angélique née Saint-Jean, Henri Narcisse Julien Le Maréchal est devenu douanier et comme tel il va avoir de multiples affectations.

Nous le trouvons lui-aussi à l’occasion de son mariage célébré le 20 décembre 1827 à Ranville dans le calvados où il épouse Magdeleine Victoire Désirée Fossé native du lieu.

Lui y apparait comme orphelin de père et de mère et veuf en première noce d’une certaine Suzanne Goyanne dont nous ne trouvons nulle trace.

Le bonheur sera de courte durée car le 4 janvier 1831 Victoire Désirée Le Maréchal née Fossé décède à Ranville.

Henri Le Maréchal doublement veuf épouse en troisième noce Victoire Trésor le 4 septembre 1832 à Saint Vaast La Hougue. Henri demeure alors à Isigny où il est préposé aux douanes toujours dans le département du Calvados mais à la limite du département de la Manche dont Victoire Trésor est originaire.

Victoire Françoise Pauline Trésor est en effet née à Saint Vaast La Hougue en 1810. Elle est la grande soeur d’une famille d’une dizaine d’orphelins, son père, laboureur étant mort lorsqu’elle avait 13 ans. Heureusement ils ne sont pas seuls car il y a a de nombreux membres de cette famille Trésor qui sont principalement marins. Il existe toujours aujourd’hui une rue Trésor qui passe juste derrière l’église de Saint Vaast La Hougue.

Après leur mariage Henri et Victoire s’installent à Osmanville, petite commune rurale immédiatement au Nord d’Isigny où Henri est affecté. C’est là que nait la petite Augustine le 17 octobre 1833. Son acte de naissance rédigé le jour même nous interpelle en ce que son oncle par alliance, Auguste Desmezières y est témoin. Il est donc probable que la jeune maman se trouvant loin de chez elle ait été assistée par sa tante Léonore et son oncle Auguste Desmezières qui habitent plus près (à Carentan).

Cet épisode ne sera pas sans conséquence car nous verront que très vite Léonore et Auguste élèveront la petite Augustine comme leur fille.

On retrouve Henri Le maréchal et sa femme Victoire née Trésor à l’occasion de la naissance de leurs trois enfants suivants qui sont trois garçons.

Le premier Auguste Louis est né le 10 décembre 1838 à Ranville au nord de Caen où habitent ses parents et où Henri a 47 ans et est employé des douanes.

Le second fils, Désiré Louis Henri -que l’on appelait Louis- est né à Réville le 30 mars 1841. Cette fois nous ne sommes plus dans le Calvados mais dans la Manche juste au Nord de Saint Vaast La Hougue.

Henri a alors 50 ans et est toujours mentionné dans l’acte comme employé des douanes quoique sans doute en toute fin de carrière.

Le troisième fils, Edouard Arsène, est né à Saint-Vaast la Hougue, le 31 juillet 1846. son père Henri est désormais Marchand Faiencier dans l’acte.

Mais juste avant la naissance du petit Edouard, eu lieu un recensement de la population de St Vaast.

On y voit qu’Henri est ici Maître Epicier mais surtout on constate l’absence de l’ainée des enfants la jeune Augustine qui a maintenant 13 ans. Celà confirme qu’elle a grandi chez son oncle Auguste et sa tante Eleonore à Carentan.

1851 La succession Desmezières

5 ans plus tard en février puis en juillet 1851, Eléonore puis Auguste Desmezières disparaissent en moins de 6 mois de temps.

Leur succession va considérablement impacter les deux branches survivantes de cette famille, d’une par celle d’Henri Cauderlier et de l’autre celle de Henri Lemaréchal.

La première personne a être impacté par cette disparition est bien sûr la jeune Augustine qui vivait avec eux, qui n’a que 17 ans et qui est donc mineure. Rien n’indique qu’elle soit retourné vivre chez ses parents.

Henri Cauderlier qui entre temps s’est marié et a eu 6 enfants quitte Taisnière sur Hon pour venir installer définitivement sa petite famille à Carentan comme il est requis par le testateur.

Henri Le Maréchal, sa femme et leurs 3 jeunes garçons vivent alors toujours à Saint-Vaast La Hougue mais il apparait dans son testament qu’Auguste Desmezière n’a pas grande confiance dans cette belle-famille.

1855 Mariage d’Augustine avec Thomas Belin

Le 12 juin 1855, Augustine qui a maintenant 22 ans et est donc majeure se marie avec Thomas Belin qui est le maire de Saint-Côme du Mont et de 26 ans son aîné. Ses parents Henri et Victoire Le Maréchal qui habitent toujours à Saint-Vaast donnent leur accord notarié. Le couple s’installe alors chez Thomas Belin à Saint Côme du Mont au lieu Saint-Jean.

1856 dernière présence connue des Le Maréchal à St Vaast

En 1856, c’est le dernier recensement à Saint Vaast où apparait encore la famille Le Maréchal. Les 2 fils ainés Auguste et Louis, âgés respectivement de 17 et 15 ans sont tous deux marins. Le petit Edouard a 10 ans mais ce qui surprend c’est la mystérieuse absence de leur mère Victoire. Où est-elle ? Est-elle partie en éclaireuse à Cherbourg où la famille va bientôt s’établir ou est-elle déjà internée à Saint-Lo comme nous savons qu’elle le sera 8 ans plus tard.

1863 Louis Le Maréchal décède au Pérou

Un grand flou subsiste sur le devenir des deux frères ainés.

Le second, Louis, serait mort à Lima au Perou le 2 octobre 1863 d’après une information transmise par notre cousin Pierre Marsaud (sur geneanet) mais dont ignorons la source.

1864 Mariage d’Auguste Le Maréchal et Anne Henriette Leclerc à Cherbourg

Le plus grand, Auguste se marie à Cherbourg le 19 novembre 1864 avec Anne Henriette Leclerc. …… originaire de l’Aulne.

Les parents Le Maréchal, Henri et Victoire, sont alors domiciliés à Cherbourg et Victoire est moralement empêchée au mariage de son fils. Elle réside alors à Saint Lô ce qui peut signifier qu’elle y est internée soit en prison soit dans un asile. Mais c’est temporaire car elle en ressortira.

Puis le jeune couple Auguste et Thérèse disparait on ne sait où malgré nos recherches. Peut-être sont-ils partis en mer vers un ailleurs sans retour.

Il existe tout de même une piste, celle d’un Auguste Louis Lemaréchal qui a été douanier, décoré pour avoir sauvé quelqu’un puis retraité en 1901 avec seulement xx années de service ce qui laisse penser qu’il a eu une vie avant la douane sans doute de militaire possiblement dans la marine. Cependant cette piste …

1865 décès d’Henri Le Maréchal à Cherbourg

4 mois après le mariage de son fils Auguste, Henri décède à Cherbourg le xxx et dans la table des successions n’est mentionnée comme héritière que sa grande fille Augustine comme si ses trois frères avait disparus.

On est pourtant sûr que le plus jeune de ses frères, le petit Edouard est toujours là puisqu’il va se marier à Bayeux le xx avec LeDevy.

1866 Une pension de réversion des douanes est octroyée à Victoire

……. à Bayeux ?

Mariage d’Edouard Le Maréchal avec le devy à Bayeux


3. Qu’est devenue Marie Angélique Saint-Jean ?

Elle aussi reste introuvable ; on ignore toujours le lieu et la date de son décès, on sait juste qu’elle avait un notaire dans la Manche (Les Pieux) en 1812 et 1813, qu’elle était encore vivante en 1816 au décès de sa fille Justine Sophie, et qu’elle ne l’était plus en 1827 au second mariage de son fils Henri Narcisse Julien.

Auguste se marie et disparait

Edouard à Bayeux

Décès des parents

1908 décès d’Augustine

Qui reste-t-i alors de cette famille ?

Sources

1 Acte de Baptême de Thomas Le Maréchal à Vaudrimesnil (50) le 21 décembre 1760
2 Acte de Baptême de Marie Angélique Saint-Jean à Caen (14) le 4 mars 1761

Acte de Mariage de Thomas Le Maréchal et Marie Angélique Saint Jean à Caen (14) le 29 avril 1783

Acte de Baptême de Sophie Clotilde Angélique Le Maréchal à Périers (50) le 12 mai 1784

Acte de Sépulture de Sophie Clotilde Angélique Le Maréchal à Saint Patrice de Claids (50) le 16 mai 1784

Acte de Baptême de Léonore Marie Angélique Le Maréchal à Périers (50) le 9 juin 1785.

Acte de Baptême de Justine Sophie Le Maréchal à Périers (50) le 9 juin 1786.

Acte de Mariage de Léonore Le Maréchal et Auguste Desmezières à Carentan le 13 mars 1813

Acte de Mariage de Justine Sophie Le Maréchal et Henri Joseph Cauderlier le 8 juillet 1814

La Saint-André

Aujourd’hui 30 novembre c’est la Saint-André !

A la Saint-André,
La terre retournée,
Le blé semé,
Il peut neiger.

N° 1 : Carte de Joseph De La Haye à André Cauderlier Novembre 1909

Avec un père et un grand-père tous deux prénommés André, le 30 novembre était une date qu’à la maison nous ne pouvions rater.

En recherchant dans les vieilles cartes postales j’étais bien sûr d’en trouver quelques-unes marquant cette occasion.

Et en effet, parmi les cartes conservées à Bayeux depuis plus d’un siècle, s’il n’y en a aucune pour souhaiter les anniversaires, j’en ai facilement trouvé 4 envoyées pour sa fête à mon grand-père André Cauderlier senior, 2 en 1909 et 2 en 1918.

N° 1 : Carte de Joseph De La Haye à André Cauderlier Novembre 1909

La Saint André en 1909

N° 2 : Carte de Cécile De La Haye à André Cauderlier Novembre 1909

En novembre 1909 mon grand-père André senior a 18 mois.

La première carte que nous découvrons est signée Joseph. Mais quel Joseph ?

Il semble que ce soit le jeune oncle maternel du petit André, Joseph De La Haye.

Il aurait 19 ans et serait à cette date déjà engagé volontaire dans l’armée. En effet il s’est engagé pour 5 ans le 19 mai 1908, 6 jours avant la naissance de notre petit André, et en 18 mois il a fait son chemin à l’armée, il est maintenant Maréchal des Logis depuis quelques jours (le 19 novembre). Il ne dit rien sur la carte parce qu’il sait que le bébé ne sait pas lire et il réserve ses longues lettres à sa soeur Marthe, la maman du petit André. La carte est timbrée à 5 centimes et oblitérée à Caen le 29 novembre 1909.

Une autre hypothèse serait que ce soit Joseph père, le père du précédent c’est-à-dire le grand-père maternel du jeune André. Dans ce cas la carte parait bien maigre sans même la signature de Marie la grand-mère du petit. Il faudrait comparer les écritures.

N° 2 : Carte de Cécile De La Haye à André Cauderlier Novembre 1909

La seconde carte nous vient de Cécile, la plus jeune de la fratrie des De La Haye.

Cécile a 17 ans en 1909 et elle est beaucoup plus volubile et fantaisiste que son frère Joseph. Mais sa carte présente deux mystères :

Le premier concerne l'”oncle Joseph” qu’elle mentionne dans le texte. S’il s’agissait de son frère et donc de l’auteur de la carte n°1 tout serait clair mais elle raye le mot “son” pour le remplacer par le mot “mon”, or nous ne lui connaissons pas d’oncle Joseph ; du côté de son père, des De La Haye donc, son père lui-même s’appelle Joseph et il n’y en a pas d’autre dans la fratrie ;

Du côté de sa mère c’est à dire des Tranchant, nous ne connaissons pas de Joseph et de plus ils sont tous à Cancale en Bretagne. On ne voit pas qui pourrait récupérer “un panier de Doudous” pour l’apporter à Bayeux.

Mais cette carte présente un autre mystère.

En haut trace en relief d’une oblitération de l’enveloppe disparue

Regardez bien les deux cartes, elles sont toutes deux timbrées sur l’image et oblitérées à Caen le 29 novembre 1909. Si la première porte un timbre vert de 5 centimes, la seconde porte un timbre rouge de 10 centimes. Mais surtout la seconde ne mentionne pas d’adresse !

Comment se fait-il que la carte soit timbrée et oblitérée sans adresse !

L’ami Titus spécialiste et collectionneur de cartes postales anciennes nous propose comme probable explication que l’employé des postes a accepté de tamponner le timbre présent sur la carte affranchie au tarif lettre, l’adresse se trouvant sur une enveloppe elle même objet d’un affranchissement supplémentaire.

Et en effet en regardant la carte de côté on distingue bien une trace en relief d’un affranchissement identique qui a dû être réalisé sur une enveloppe disparue.

La Saint André en 1918

N° 3 : Carte de Jeanne Boucher née Cauderlier
à André Cauderlier Novembre 1918

Fin novembre 1918 l’ambiance est tout autre, l’armistice vient d’être signé et toute la France exulte de la paix retrouvée.

Le petit André a bien grandi et il a maintenant 10 ans et demi.

Alors que nous lui rendions visite un 11 novembre dans les années 1990, mon grand-père André nous a raconté son émotion de la victoire du 11 novembre 1918 et son souvenir des cloches de la cathédrale de Bayeux qui n’en finissaient pas de sonner.

Quelques jours plus tard il recevait donc quelques cartes dont ces deux-ci.

La carte n°3 lui vient de sa tante et non moins voisine Jeanne qui habite au 19 quand lui habite au 21 de la rue Echo. Pas de problème de timbre ici, la carte a sans doute été mise directement dans la boite voisine.

N° 3 : Carte de Jeanne Boucher née Cauderlier
à André Cauderlier Novembre 1918
N° 4 : Carte de Henri Cauderlier
à son fils André Novembre 1918

Et pour finir voici la carte n°4, celle que le jeune André va recevoir de son père Henri.

L’armistice a beau être signé depuis 15 jours, le retour des soldats n’est semble-t-il pas encore planifié.

Après 4 ans d’inquiétude on imagine que cette attente est à la fois interminable et pleine d’espoir.

Ce sont ces sentiments qui sont partagés ici par le père et le fils à l’occasion de cette fête.

N° 4 : Carte de Henri Cauderlier à son fils André Novembre 1918